Morné du Plessis, manager des Springboks, ancien international,
vainqueur en 1976 d'une série de tests en Nouvelle-Zélande, comme son père Félix, capitaine de la grande équipe de 1949, a un sourire ému. Oui, cette finale de la troisième Coupe du monde, ce choc entre les deux grandes nations ovales de l'hémisphère Sud, l'ont relié, lui et tant d'autres, à cette mémoire toujours vive de la légende du rugby. «C'est drôle comme nos ambitions ont pu évoluer; à un moment nous étions simplement heureux d'être allés aussi loin, maintenant nous aimerions gagner», a-t-il avoué.
Et Colin Meads, «joueur d'anthologie» des années 60, patron aux anges de cette superbe cuvée 1995 des All Blacks, lui répond à distance. Il veut à tout prix ramener à Auckland la Coupe Webb-Ellis, mais il y a peut-être mieux encore. «Les Néo-Zélandais ont toujours considéré que remporter une série de tests ici, en Afrique du Sud, était un but suprême.»
Ils essaieront, dès l'an prochain, de réaliser ce rêve qu'ils cherchent à concrétiser depuis 1921 date de leur premier séjour en Afrique du Sud. Depuis, au rythme de tournées qui sont autant de sagas (en 1937, les Boks gagnent leurs quatre tests, en 1965, ils sillonnent la Nouvelle-Zélande pendant trois mois et demi et y disputent 32 matchs!), les deux «monstres» de l'hémisphère Sud n'ont jamais cessé de se disputer la suprématie mondiale. Ni la longue parenthèse du boycott dû à l'apartheid, ni le règne récent de l'Australie n'ont pu briser leur dialogue.
Mais il n'