Menu
Libération

Coupe de coeur pour les BoksGalvanisés par l'ambiance et l'enjeu, ils ont pris les Blacks à la gorge.

Article réservé aux abonnés
publié le 26 juin 1995 à 5h56

A l'Ellis Park de Johannesburg, l'Afrique du Sud bat la

Nouvelle-Zélande 15-12 après prolongations (mi-temps 9-6, fin du temps réglementaire 9-9) Pour l'Afrique du Sud. 3 pénalités: Stransky (11e, 22e, 92e); 2 drops: Stransky (32e, 93e) Pour la Nouvelle-Zélande. 3 pénalités: Mehrtens (6e, 14e, 82e); 1 drop: Mehrtens (55e) La clameur immense ne cessera plus. On est à sept minutes de la fin du match, au coeur de la seconde période des prolongations et Joël Stransky, ouvreur des Springboks, vient de recevoir une longue passe de Joost Van der Westhuizen à la sortie d'une impeccable mêlée dans les vingt mètres néo-zélandais. Le score est alors de 12-12, pas un essai n'a été marqué dans le match, et les 62.000 spectateurs de l'Ellis Park, coeur au bord des lèvres, épuisés par cet après-midi de très haute tension, savent depuis d'interminables minutes qu'en cas d'égalité parfaite, leur équipe, à cause de l'expulsion de James Dalton contre le Canada, perdra la finale. La batterie de projecteurs du stade écrase les tons orangés du couchant, et Stransky, silhouette fragile, seul face à l'histoire du rugby de son pays, ou de son pays tout court, arme sans trembler un drop sec et net, tranchant comme un verdict. La balle monte très haut, des hurlements fusent, elle passe tout au sommet des barres. Bien au centre. Et l'Ellis Park devient fou de bonheur. Des gens s'embrassent, d'autres pleurent. Puis, sachant que ce ne peut être qu'un mirage, reviennent vers le match avec des airs de su