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Libération

Jeannie Longo persifle et signe son treizième titreA 36 ans et au sprint, la Grenobloise adresse une nouvelle fois un pied de nez à tous ses détracteurs.

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publié le 26 juin 1995 à 5h56

Pontarlier, envoyé spécial

Au bout de l'étroit couloir d'une petite auberge de campagne, une chambre d'hôte, grossièrement réaménagée en salle d'attente. Jeannie Longo est assise. Arrivée la dernière au contrôle antidopage, elle trompe sa terrible envie de faire pipi en concentrant toute son attention sur les épingles à nourrice qui s'accrochent à son maillot tricolore. N'y tenant plus, elle demande poliment s'il ne serait pas possible de lui faire une fleur, de la laisser passer. Il ne reste là que deux filles et c'est la voix de Cathy Marsal, sa dauphine et rivale malheureuse, qui rétorque que non, ce n'est pas possible. Longo sort.

Malgré les cernes, on lit dans un sourire pincé sa fierté d'avoir enlevé au sprint son 13e titre national sur un parcours où elle n'a pas trouvé de côte suffisamment longue pour lâcher le peloton.

Elle qui n'en finit plus de finir de courir ne feint pas de passer un bon moment en ce samedi de province. C'est une Jeannie Longo doucereuse qui s'exprime quand on lui demande dans quel état se trouve le cyclisme féminin pour qu'elle puisse toujours sortir du lot au moment voulu. «Il y a une relève, il y a un bon niveau chez les Françaises, moi j'ai des dons qui sont bien travaillés, j'ai un mari qui s'occupe très bien de moi, j'analyse bien ce qu'il me fait faire, on est deux.»

On le sait depuis toujours, Jeannie n'apprécie guère les équipes, à moins que ce soit le contraire. Unique représentante de l'Ile-de-France, elle n'a en effet que son mari, qui l