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Libération

Les Gewiss se jouent de la montreBerzin et ses coéquipiers ont frappé. Pas assez fort pour assommer Jalabert.

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publié le 5 juillet 1995 à 6h18

Mayenne-Alençon, clm par équipes (67 km),

vainqueur: Gewiss Maillot jaune: Laurent Jalabert (Once)

Johan Bruyneel, le Belge de l'équipe Once, disait toute son appréhension, 36 heures avant le contre-la-montre par équipes: «C'est l'épreuve dont tout le monde a peur, beaucoup plus que de la montagne. Il y a d'abord le constat du collectif, et aussi l'individuel. La peur de se retrouver distancé, de tout remettre en cause, c'est terrible.» Le coureur wallon résume bien l'état d'esprit dans lequel les équipes arrivent sur la place Clemenceau, à Mayenne, à l'heure du calva. C'est le premier test grandeur nature du 82e Tour de France: 67 kilomètres qui vont établir une première hiérarchie, qui vont permettre à certains de prendre un appréciable ascendant psychologique avant le contre-la-montre individuel des bords de Meuse dimanche prochain.

A travers la Mayenne, la Sarthe et l'Orne, le Tour retrouve enfin ses couleurs. Paradoxe, c'est en pays taiseux que talus et clairières lui redonnent les ingrédients qui ont tissé son imagerie populaire. La foule est considérable sur ces terres de labeur. Ce ne sont pas les touristes qui ont envahi ces premières collines de Normandie, mais bien les paysans du coin, venus souffler l'espace d'un après-midi. Robes à fleurs, marcels sur des poitrines rouges et velues à souhait, pliants et bouteilles de cidre, le Tour arrive juste à point pour eux. Suffisamment après les foins et bien avant qu'on songe à attaquer la moisson des orges d'hiver.

Avec un v