Menu
Libération

Jalabert tombe, les Italiens ramassentCipollini remporte le sprint et l'inattendu Gotti (Gewiss) s'habille en jaune.

Article réservé aux abonnés
publié le 6 juillet 1995 à 6h31

Alençon-Le Havre (162 km), Vainqueur: Mario Cipollini (Mercatone)

Maillot jaune: Ivan Gotti (Gewiss) Sacré Mario! On vient de poser une question à Ivan Gotti, timide maillot jaune de poche, et c'est lui qui a le dernier mot. Le petit coureur de San Pellegrino dédie son maillot à Francesca sa fiancée, qu'il espère épouser bientôt et c'est Cipollini qui exulte, lui fait des grands signes, lui dit: «Attends, attends, tu es trop jeune. Ne fais pas une bêtise pareille!» Rires dans la salle. Le contraste est saisissant autour de cette table. D'un côté, Ivan Gotti, 25 ans, perdu dans son maillot jaune trop grand. Le petit grillon de l'équipe Gewiss est professionnel depuis quatre ans, mais il n'a encore jamais gagné une course. Menton en galoche, nez aquilin qui lui mange le visage, yeux marron apeurés, il est toujours resté une éternelle promesse du cyclisme italien: «Au début de ma carrière, j'ai dû me faire opérer du nez et en plus, j'avais des allergies aux graminées et à la poussière. C'est peut-être pour cela que je n'ai pas répondu à tous les espoirs.» Mardi, après la victoire de son équipe dans le contre-la-montre, il s'est retrouvé deuxième au général, à huit secondes de Jalabert. Hier, entre Alençon et Le Havre, le petit grimpeur s'est un moment laissé glisser à la hauteur de Mario Cippolini et lui a dit: «Avec tes jambes, je serais maillot jaune.» «Il magnifico» lui a répondu: «Avec les tiennes, j'irais jusqu'à Paris.» Ivan Gotti sait qu'il ne doit ce maillot qu'à une ch