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Libération

Indurain, le coup d'éclat permanent«Miguelon» a pris la tête en deux temps:en ligne, puis contre la montre.

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publié le 10 juillet 1995 à 6h17

Samedi, 7e étape, Charleroi-Liège (203 km)

Vainqueur: Johan Bruyneel (Bel/Once) Maillot Jaune: Johan Bruyneel Dimanche, 8e étape, Huy-Seraing (54 km, contre-la-montre) Vainqueur: Miguel Indurain (Esp/Ban) Maillot Jaune: Miguel Indurain

Bjarne Riis ouvre la bouche comme une carpe échouée sur l'herbe. Il est écarlate, au bord de l'apoplexie, cherche un peu d'air, suffisamment pour aller couper cette ligne qui semble reculer, là-haut, sur le boulevard Pasteur. A 20 kilomètres de l'arrivée, il a raté le ravito, loupé ce bidon tendu par un soigneur de l'équipe Gewiss. Bjarne est à sec, et, surtout, de sa voiture suiveuse, on ne l'a pas prévenu qu'il est dans le coup pour la gagne: «J'ai manqué de moral pour finir. Je ne savais pas que j'étais aussi près de Miguel. Je pense que j'aurais trouvé des forces supplémentaires si j'avais su. Mais ça ne fait rien, c'est extraordinaire.» Bjarne Riis, 31 ans, dans le métier depuis plus de vingt ans, puisqu'il n'avait pas 8 ans quand son père mit le blondinet aux yeux bleus au départ de sa première course, se jette sur la ligne. Le Danois a tout donné. Il a cette phrase violente: «J'ai fait un temps extraordinaire. Maintenant, j'ai très mal.» Ce qu'il vient de réussir est incroyable. Là où on attendait Evgueni Berzin, Toni Rominger ou Alex Zülle, c'est lui, l'équipier modèle de la Gewiss, qui vient de terminer le contre-la-montre individuel de 54 kilomètres juste derrière Miguel Indurain, à douze secondes exactement.

Après treize kilomètres de