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Libération

Jalabert met le feu sans artifice

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Echappé au long cours, il reprend plus de 5 minutes à Indurain.
publié le 15 juillet 1995 à 7h00

Saint-Etienne-Mende (222,5 km)

Vainqueur: Laurent Jalabert (Fra, Once) Maillot jaune: Miguel Indurain (Esp, Ban) Une dernière allée de platanes dans Mende puis le chemin des Tilleuls et la route qui vire à droite. La première rampe pour monter sur le causse démarre juste devant le cimetière, sèche comme un coup de trique. Ils sont cinq qui rêvent encore de s'envoler, là-haut, sur la piste de l'aérodrome de Mende: trois Italiens, Andrea Peron, Dario Bottaro, Massimo Podenzana, un Espagnol, Melchor Mauri, et son patron Laurent Jalabert. Dans les rues de Mende, le grand escogriffe de Mauri a tout donné après s'être mis à la planche pour Jalabert: «Il fallait qu'il se repose un peu avant d'attaquer l'ascension.»

Le coureur de Mazamet se méfie comme de la peste de Dario Bottaro puisque le coureur de la Gewiss n'a pas donné un seul coup de pédale de l'après-midi. Même pas 500 mètres que la route grimpe au milieu des tonnelles fleuries et Jalabert pose une mine: «Il fallait que je fasse exploser Bottaro dès le pied. Au sprint, il va pas mal et on ne peut pas dire qu'il avait beaucoup collaboré dans l'échappée.» La route s'élève encore avec des murs à plus de 12%. L'effort est terrible. La casquette vissée sur le crâne, visière sur la nuque, les muscles brûlants, Laurent Jalabert se retourne sans arrêt. Il ne reste pas longtemps les mains en haut du guidon. Il faut encore lever le cul de la selle, relancer sans cesse pour que Bottaro disparaisse du paysage. La foule est immense sur le