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Libération

Marco Pantani, maître des colsL'Italien donne une nouvelle leçon de grimpe au peloton.

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publié le 17 juillet 1995 à 6h59

Samedi, Mende-Revel (245 km)

Vainqueur: Serguei Outschakov (Ukr/Polti) Maillot jaune: Miguel Indurain (Esp/Ban) Dimanche, Saint-Orens ­Guzet-Neige (164 km) Vainqueur: Marco Pantani (Ita/Carrera) Maillot jaune: Miguel Indurain (Esp/Ban) Il est de la race des grands grimpeurs, de cette race que l'on croyait éteinte après que Lucho Herrera, le Colombien, et quelques autres, aient tenter d'en ranimer la flamme. Ses démarrages sont d'une pureté cristalline, aussi violents qu'inattendus mais toujours empreints de la même certitude. Quand Marco Pantani place une accélération, elle est définitive. Il déteste l'approximation. Il sent la route, les pourcentages à venir, il détecte par avance les virages en épingle et la fatigue chez ses adversaires. Il n'est pas aigle, simplement faucon, qui virevolte et disparaît.

A Niaux, là où les grottes renferment des trésors sous terre, Dante Rezze, Jean-Cyril Robin et Maarten Den Bakker ont encore la primeur des châteaux et bastides qui balisent la terre ariégeoise. Ils découvrent, le nez au vent, les premiers contreforts des Pyrénées, noyées dans la brume, et passent sans se recueillir le petit cimetière perdu dans la campagne. Ils ont une minute d'avance au pied du Port de Lers, col fier et rugueux du pays cathare, sur un peloton que Carrera et Banesto tentent de régenter. Le revêtement devient râpeux comme du papier de verre, la route se rétrécit comme pour mieux disparaître dans la mélasse.

Premiers pourcentages, premiers coups de poker mente