Julio Cesar Dely Valdes est arrivé en costume sombre et sans
curriculum vitae le 30 juin dernier à l'aéroport de Roissy. Comme bien d'autres joueurs de foot avant lui, il s'est prêté sans rechigner à la photo de bienvenue sur laquelle il est convenu qu'il apparaisse poussant son caddy comme un voyageur de classe touriste. Or le nouvel avant-centre du PSG est un professionnel des zones de transit.
Panaméen natif de Colon, Dely Valdes, 28 ans, a très tôt appris à vivre près de la richesse sans en être issu. Colon est un port avec une importante zone hors taxe où les millions de dollars passent sous le nez des miséreux dans un pays où la pauvreté s'acharne sur 55% de la population. Julio Cesar Dely Valdes ne se souvient pas de la nature exacte du métier de son père, aujourd'hui à la retraite, qui travaillait «sur le Canal». Dernier fils d'une famille de huit enfants, il s'est lancé avec son frère jumeau Jorge, dans l'aventure du foot international, dans une nation plutôt séduite par les sports nord-américains tels que le basket, le base-ball et la boxe. «Les enfants regardent vers les Etats-Unis, moi je ne regardais nulle part, et je ne me suis jamais figuré que j'irais aussi loin.» Il a treize ans quand l'un de ses frères aîné, Armando, s'exile en Argentine pour y faire ses études tout en jouant pour Argentinos Juniors. Le grand frère a vite fait, à peine installé, de prendre en main la destinée de ses cadets, invitant Julio Cesar à le rejoindre pour tenter sa chance. «Armando