Cauterets,
envoyé spéciaux Un coureur est mort sur la route du Tour. Recroquevillé sur le bitume, à jamais enchevêtré à son vélo, il ne bouge plus et le sang coule. Trente-quatre kilomètres d'une étape qu'on annonce dantesque avec 6 cols au programme se sont écoulés, paisiblement, et un virage plus prononcé surgit dans la descente du Portet d'Aspet, qui affiche des pentes à plus de 15%. Fabio Casartelli, coureur italien de l'équipe Motorola, apprécie mal la trajectoire. Il se laisse emporter dans cette courbe qui n'en finit pas. La roue avant percute un des plots en béton qui émaillent le bas-côté, derniers garde-fous avant le ravin. Il passe par-dessus sa machine. Sa tête percute lourdement le béton. Il ne verra pas les 25 ans qu'il devait fêter le 16 août avec Anna-Lisa, sa femme, et Marco, leur petit garçon de 3 mois. Fabio Casartelli est mort, emporté par sa passion, lui qui, en plein été 1992, avait reçu la médaille d'or de l'épreuve sur route des Jeux olympiques de Barcelone.
Aux dernières heures d'une matinée baignée de soleil, l'ascension du col du Portet d'Aspet s'est déroulée dans du velours, en douceur, comme pour ne pas brusquer des organismes sevrés de course pendant vingt-quatre heures. Brun aux cheveux frisés, Fabio Casartelli est tout heureux d'être là, 87e au général à plus de deux heures. Il se dit qu'il va finir ce Tour après avoir dû abandonner l'an passé. Et puis, en plus, c'est un peu un miracle s'il s'est présenté au départ à Saint-Brieuc après avoir ét