Menu
Libération

Lance Armstrong comme une fusée

Article réservé aux abonnés
Victoire en forme d'hommage à son coéquipier Fabio Casartelli. sur l'étape Montpon-Menestrol Limoges.
publié le 22 juillet 1995 à 6h52
(mis à jour le 22 juillet 1995 à 6h52)

Montpon-Menestrol ­ Limoges

Vainqueur: Lance Armstrong (USA/Motorola)

Maillot jaune: Miguel Indurain (Esp/Banesto)

Lance Armstrong se retourne, scrute la route au milieu des voitures et des motos. Non, il n'y a personne en vue. Ni Andrea Ferrigato ni Andrea Taffi ou Jean-Cyril Robin, compagnons d'échappée parmi d'autres. Il remonte la fermeture de son maillot, pointe un doigt vers le ciel, puis les deux index. Sa victoire il la dédie à celui qui les a quittés mardi dans la descente du col du Portet d'Aspet, à celui qu'une foule immense a conduit en terre avant-hier à Albese, en Italie. Lance Armstrong envoie maintenant des baisers vers le ciel, vers Fabio Casartelli, comme pour lui dire: «Tu vois, tu nous a quitté mais celle-là elle est pour toi.» Au volant de sa voiture, Hennie Kuiper est bouleversé, Jim Ochowicz aussi. Les deux directeurs sportifs de l'équipe Motorola n'avaient osé imaginer plus bel hommage.

En haut du chemin de la Basse, au pied du Technopole Ester, sous une chaleur accablante, Lance Armstrong, l'enfant terrible du cyclisme américain, le successeur désigné de Greg LeMond, que beaucoup ont jalousé après son titre de champion du monde sur route en 1993, à 21 ans, ferme le ban, donne une autre dimension à l'histoire dramatique que le Tour 1995 a vécu. Il s'éponge le buste, change de maillot, regarde le bouquet du vainqueur qu'on lui a remis sur le podium: «D'habitude quand je gagne une course je fais un peu de spectac