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Libération

Sous le masque de fer, un homme sans fard Ni Robocop ni Superman,Miguel Indurain raconté par son confident Francis Lafargue.

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publié le 24 juillet 1995 à 6h50

Il a posé voilà onze ans sa silhouette trapue et son poil noir dans

l'ombre de celui «qui alors n'était rien». Francis Lafargue, 40 ans, est devenu au fil des ans le conseiller puis le confident de celui qui est hier entré dans l'histoire du cyclisme. Lafargue est celui qui traduit les maigres réponses d'Indurain et qui le protège des multiples sollicitations comme une mère poule. Il raconte à mots pesés l'évolution du champion: «Aujourd'hui, je le trouve plus épanoui, plus ouvert. Joyeux même... Quand on pense qu'à sa première victoire il ne répondait que: Oui, non, peut-être. Aujourd'hui, il comprend quand on lui parle en français, le parle un peu. C'est un type qui, de toute manière, parle peu, mais dit toujours des choses sensées. Ce n'est pas un garçon expansif. Mais ce n'est pas non plus un gars qui fait la gueule. Faut pas exagérer... En fait, c'est un gars très naturel. La célébrité ne l'a pas changé. Il a beaucoup appris dans l'ombre de Pedro Delgado. Il a noté ce qu'il faisait de bien, et aussi de moins bien. Il s'est aussi tout de suite beaucoup méfié de la presse. Il a toujours eu peur d'être trahi, comme Pedro l'a été quand il parlait en français. D'où ce paravent derrière lequel il se cache. Un jour je rencontre sa mère: Francis, tu sais Miguel, il a acheté des cassettes pour apprendre le français. Mais c'est un paresseux, il ne les a jamais écoutées, ne l'a jamais fait», sourit Lafargue en sirotant son café. Et d'enchaîner: «Miguel, c'est un timide et un méfian