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Libération

Tir à la corde, pétanque, joute nautique, long board, quilles: cinq champions de sports régionaux racontent leur discipline. Claude Durcudoy, le beach boss. A 61 ans, ce pionnier du long board joue toujours avec les vagues de Biarritz.

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publié le 28 juillet 1995 à 6h45

Biarritz, envoyé spécial Ah! Je me suis fait un tour de reins.» Claude Durcudoy, les cheveux gris, le teint hâlé, arrive en short et torse nu au bar Le Carlos, dont la terrasse domine la plage des Basques. Coincé sur sa chaise, il se masse le dos et sourit. «Avant, on avait toute la plage pour nous. Le plaisir était de prendre la vague à plusieurs, six-sept, et d'arriver jusqu'au bord. Aujourd'hui, si vous faites ça, vous vous faites casser la gueule. Aujourd'hui, pour travailler la vague ils veulent plus de latitude, il y a des droits de priorité, etc.»

Les yeux très clairs, ce bel homme de 61 ans grand et mince continue de plonger chaque jour, planche sous le ventre, dans les petits rouleaux de Biarritz à la recherche de quelques secondes d'éternité. «Je fais deux à trois heures dans l'eau, quand je peux plus ramer, je sors.» La plage des Basques est sa baignoire. Il en connaît chaque grain de sable et chaque danger. S'il pouvait, il se ferait pousser des écailles, «parce que je suis bien dans l'eau, j'ai dû être poisson dans une vie antérieure».

Et, quand la première véritable planche de surf a été mise à la mer par Peter Viertel, qui tournait un film en 1956 avec l'écrivain Ernest Hemingway, Claude Durcudoy n'était pas loin. «J'étais immédiatement sur le pied de guerre. Jusque-là, on faisait du planking: on suivait la vague couché sur une planche de 80 centimètres dont on ne connaît pas vraiment l'origine. Ce long board était une révolution.» Dès lors, obsédé par cette