La Ferté-Gaucher, envoyé spécial
Laurent Bouquet, alias Silver Surfer, ne viendra pas. On cherche sa silhouette argentée dans le hangar où des hommes plient et déplient cordes et tissus, mais il semblerait qu'il n'y ait ici que des parachutistes. Celui qui eut le premier (en 1988) l'idée saugrenue de sauter d'un avion les pieds attachés à une planche de surf des neiges déguisé en superhéros tout droit sorti d'une bulle de comics ne fréquente pas la Coupe d'Europe de surf. Silver Surfer ne s'est même pas déplacé à La Ferté-Gaucher, le week-end dernier, pour la manche française de cette nouvelle discipline. Drôle de spectacle en réalité où, à moins de passer son après-midi sous une tente surchauffée devant un écran télé, on ne voit strictement rien. Et, autre inconvénient pour Laurent Bouquet, «pour bien faire de la compète, il ne faut faire que ça. Maintenant, j'ai une école de parachutisme à Avignon, je ne peux pas tout faire et je n'ai pas envie de devenir un clochard, ce que j'étais avant».
Le héros de «Pushing off the Limits», film qui lui valu de sortir du milieu traditionnel comme un diable de sa boîte, préfère aujourd'hui le confort d'une vie stable aux épisodes de galère qui ont fait sa légende. La récupération de sa chère planche des airs dans le strict cadre d'une réglementation sportive officielle l'ennuie quelque peu, même s'il se réjouit de la popularité grandissante de sa création. «La compète casse un peu l'originalité... Il y a trop de figures imposées simples.