Hambourg,
correspondance Une longue file d'attente s'est formée devant le stade Wilhelm-Koch, au coeur du quartier de Sankt Pauli, à l'ouest d'Hambourg. Des cadres en costume-cravate cohabitent avec des jeunes tatoués, un anneau dans le nez, et des babas en sandales Birkenstock. Tous ont en commun la passion du FC Sankt Pauli. Pour eux, la saison qui commence est historique: pour la troisième fois de son histoire, le club, qui jouait en 1991 en championnat régional, se retrouve en première division, la Bundesliga. Les files d'attente vont sans doute se reproduire tout le long de la saison: le club a déjà vendu 15.000 abonnements pour un stade qui peut accueillir 20.000 spectateurs. Et seulement 3.000 places seront mises en vente avant chaque rencontre. Vendredi, pour son retour dans l'élite, Sankt Pauli est devenu le premier leader de la saison en battant Munich 1860 4 à 2.
Sur les murs du magasin des supporters, au milieu d'une série de tee-shirts ornés de têtes de mort, un motif saute aux yeux: un poing brisant une croix gammée, surmonté de l'inscription: «Sankt Pauli gegen Rechts» (Sankt Pauli contre l'extrême droite). «Cette devise est apparue début 1990», explique Sven Brux, responsable depuis 1990 du magasin, qui assure la liaison entre la quarantaine de fan-clubs existant à Hambourg. «La montée du racisme et la présence de néonazis dans les stades inquiétaient nos supporters. Chez nous, des bagarres avaient eu lieu entre des Turcs et des extrémistes. On a alors choisi