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Libération
Reportage

A Bastia, le foot est encore une histoire de familleLe public corse galvanise une équipe d'anti-héros.

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publié le 21 août 1995 à 7h05

Bastia, envoyé spécial

Les supporters bastiais sont des artistes de la revendication. Sur les murs blancs de l'enceinte de Furiani, ils ont pris soin de graffiter à la peinture bleue pour réclamer à l'Etat la construction de leur nouvelle tribune, sans laquelle le stade continuera de ressembler à une arène. Chose faite. L'Etat se serait engagé pour 48,5 millions de francs à donner satisfaction au club insulaire. C'est la meilleure nouvelle qui court du vieux port au vieux stade. Car Bastia a perdu sa place de leader, après sa défaite à Saint-Etienne 3-0. Ce qui n'enléve rien au surprenant parcours du club jusqu'à présent.

Pour le reste, Mme le ministre du Tourisme a trouvé les mots justes pour que les Corses focalisent leur attention sur le déficit de bipèdes en tongs et bermudas qui fait chuter le chiffre d'affaires des commerçants de l'île. Nos compatriotes corses ne soigneraient pas le service, affirme Françoise de Panafieu. Il est pourtant un «touriste» qui apprécie leur accueil. Il s'appelle Piotr Swierczewki et s'en revient de Paris, où, avec l'équipe de Pologne, il a tenu l'équipe de France en échec. Le seul international bastiais sur la pelouse mercredi soir était polonais. Jusqu'au coup franc salvateur de Djorkaeff, dans les arrière-salles des bistrots du port, Bastia menait 1-0 contre la France. «Nous, on gagne», insistait ce patron replet derrière son comptoir.

L'ami Piotr est à l'heure à l'entraînement du lendemain et se voit chaleureusement féliciter par Mamadou