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Interview

Les petites boucles du néo-proLe Breton Yvan Martin fait ses classes sur les critériums d'été.

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publié le 21 août 1995 à 7h19

Lamballe, envoyé spécial

Quand on est néopro comme Yvan Martin, on fait là où on vous dit de faire. A 22 ans, ce coureur de l'équipe Festina, le cheveu en brosse et les yeux clairs comme des calots tout neufs, ne trouve rien à y redire. Trop content d'avoir dégoté un contrat de deux ans dans une des meilleures formations actuelles, Yvan fait ses classes. Il a déjà dans sa besace quelque jolis souvenirs, comme Paris-Roubaix, le Midi libre et les grandes classiques belges, mais se sait condamné pendant sa période probatoire à jouer les figurants. Le Tour, il n'était même pas question d'y songer. Mais, quand on a Brochard ou Virenque dans les parages pour faire ses premiers tours de roue, il n'y a pas à se plaindre. «Au début, c'est le plaisir, après, c'est le métier.»

L'agenda d'un néoprofessionnel, même privé de l'échéance absolue du Tour, n'en est pas moins fourni. Pendant ce long mois de juillet où les collègues partent sur les routes de France se choisir un maillot à leur taille, les recalés n'ont pas le loisir de se poser devant leur téléviseur. Une série de critériums (courses sur circuit) les attend, parfois là où on les attend le moins: Milwaukee, Chicago... «C'est Bruno Roussel (directeur sportif des Festina, ndlr) qui m'a envoyé là-bas. Je suis parti avec Van Poppel, un organisateur belge, et une quinzaine de coureurs européens pour montrer comment on se débrouille ici.» De fait, le métier se transforme en découverte. «Tu verrais comme ça frotte! Ça frotte tellement q