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Portrait

Franziska Van Almsick, petite alerte pour la sirène

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Avec son nouvel échec sur 200m, l'enfant chérie de l'Allemagne a perdu son pari. Et on ne lui pardonne plus grand-chose.
publié le 25 août 1995 à 7h13

Son visage, sans lunette, ni bonnet, est celui d'une ado boudeuse.

Au bord du bassin de Vienne où se déroulent les championnats d'Europe de natation, une caméra s'attarde sur le décolleté en V de son maillot de bain qui souligne ses épaules finement musclées. Comme il est rare de voir Franziska Van Almsick en tenue de natation!

La meilleure nageuse européenne aimerait bien n'avoir à défendre que son image d'athlète. A peine agée de 17 ans elle est devenue en l'espace de quatre années, beaucoup plus que ce pourquoi elle a été élevée: une sirène sur papier glacé, une poupée Barbie pour spot publicitaire. On l'a vue tour à tour faire le mannequin, promouvoir une barre de chocolat (à la place de Claudia Schiffer), animer une émission télé, se muer en Superwoman pour une marque d'automobile allemande; on l'a vue offrir tantôt ses sourcils froncés, tantôt ses sourires espiègles en fonction des rôles qu'on lui faisait endosser. Mais jamais on avait vu une recordwoman du monde de natation (sur 200m: 1'00''02) atteindre un tel degré de notoriété, fasciner tout un peuple.

A tel point adorable, à tel point emblématique, cette enfant modèle de la réunification, que les Allemands l'élisaient sportive de l'année 1994 devant Steffi Graf, et pas moins de huit sponsors lui assuraient un passage à la maturité des plus sécurisants. La même année, aux championnats du monde, on lui prêtait une dot de presque 350 millions de francs. Deux médailles d'argent, une de bronze à 14 ans lors de ses premier