Menu
Libération

Les canoës français loupent la porteL'Américain Hearn remporte le championnat du monde de slalom.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 septembre 1995 à 8h38

La première journée étincelante des équipes de France sur le bassin

de Nottingham aura dû mal à masquer la grisaille qui s'est abattue sur la seconde. Après l'or en K1 pour la triplette féminine Fox-Boixel-Despres et l'argent en C2 par équipes, les Français ont plongé hier en C1 dans les remous de la finale en canoë monoplace. Ont refait surface à cette occasion des Américains oubliés des tablettes, malgré dix ans de carrière bien remplis, et remotivés dans la perspective des J.O. d'Atlanta, John Lugbill et David Hearn (37 et 36 ans). Eux qui avaient décidé après Barcelone de se ranger des bateaux, ont ressorti muscles et pagaies pour mâter la nouvelle génération qui a légérement snobé ces revenants. «Le dieu vivant Lugbill, quand on l'a vu arriver, on se demandait bien comment il allait être», admet Emmanuel Brugvin, 24 ans, meilleur qualifié français, et quatrième vendredi. «En arrêtant deux ou trois ans, on s'abîme pas mal, mais là on voit qu'il peut revenir pour les J.O...» Lugbill terminait dixième; pas mal pour un retour aux affaires. «Quant à Hearn, lui-même ne s'imaginait pas à cette place cette année.» Oui, mais voilà Hearn champion du monde pour la deuxième fois après un slalom d'une propreté d'école, porté en triomphe par ses équipiers qui n'ont même pas pris la peine de l'extraire de son canoë.

L'apparente lenteur de sa deuxième manche contrastait avec la précision de ses passages de portes. Arrivé au bas du parcours la moustache au sec, sans l'ombre d'une inquiét