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Libération
Interview

«On est un peu maquignon, un peu magicien» Comment sélectionner, préparer et motiver les joueurs. Trois entraîneurs échangent.

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publié le 4 septembre 1995 à 8h37

Trois entraîneurs nationaux de sports collectifs, Pierre Berbizier

(rugby), Daniel Costantini (handball) et Gérard Castan (volley-ball) ont accepté de se rencontrer à Libération pour évoquer leur rôle et leur métier de technicien.

Les professionnels Daniel Costantini. C'est quoi être pro? Nous, les handballeurs, on ne sait pas si on est pro ou encore amateur. Vu certains salaires, on est pro. Mais si on regarde attentivement les mentalités, là on est resté amateur dans notre comportement.

Pierre Berbizier. Pour le moment, le professionnalisme se limite à une relation avec l'argent. Or être pro, ce n'est pas ça... L'argent n'est qu'une conséquence. Ça ne me gêne pas qu'un joueur gagne beaucoup. «Tu es pro, tu vaux tant. Tu vas me rapporter tant, je te donne tant.» Mais c'est l'inverse du système qu'il faut mettre en place: «Travaille, et ensuite tu seras payé.» Or comme c'est parti, ça me semble déjà un peu faussé...

Gérard Castan. Le facteur déclenchant pour les rugbymen, ça reste le Tournoi des cinq nations. C'est l'équipe nationale, parce que l'image est porteuse. Quand les joueurs voient les sommes d'argent que le Tournoi brasse... Après tout, qu'est-ce qu'on leur offrait? Un smoking et un banquet... En revanche, pour le volley et le hand, le problème ne se pose pas puisque les recettes sont dérisoires. Les clubs de rugby vont faire comme nous, ils vont se débrouiller. Il ne faut pas oublier que le rugby pro, ça va être le rugby des clubs. Maintenant, ce qui risque d'arriver