Gap-Tallard, envoyé spécial
La grande originalité du parachutisme sportif tient à l'utilisation systématique et obligatoire de la vidéo. Sans images, ce sport n'existerait pas. Né à la compétition grâce à l'avènement de la vidéo amateur, il est certainement de ce point de vue un des sports les plus contemporains. Priver les équipes de France de vol relatif d'images équivaudrait à briser les jambes d'un sprinter avant un 100 mètres. Cette discipline, réglementée depuis 1974, est absolument dépendante de l'enregistrement vidéo de figures libres ou imposées qui se font et se défont à plus de 3.000 mètres d'altitude. Ces images sont le témoin objectif d'une performance collective invisible à l'oeil nu. C'est pourquoi la bande est examinée par des juges qui, du sol, seraient bien incapables de discerner quoi que ce soit. Une équipe de vol relatif, à quatre comme à huit, dispose donc d'un vidéoman attitré. Un cameraman volant qui, aussi indispensable qu'il soit à ses partenaires, n'est pas tout à fait non plus un équipier.
Cette situation pour le moins ambiguë, Sylvain Sonnet, 31 ans, vidéoman de l'équipe de France de VR8, a eu le temps de l'analyser en trois ans de bons et loyaux services. «A l'origine, le vidéoman était celui qui assurait le moins dans l'équipe. Aujourd'hui, ça ne suffit plus parce qu'il ne faut pas qu'il se loupe» sous peine de pénalités. S'il paraît moins athlétique que les huit autres parachutistes qu'il suit comme un ange cybernétique durant les sauts, chacun