En tant que président de l'International Board, Bernard Lapasset n'a
rien contre le professionnalisme, mais, en tant que président de la FFR, il n'est pas pour. Le rugby de France redevient amateur, comme par hasard, juste après que les clubs français de l'élite se soient regroupés pour faire valoir point de vue et aussi leur part du gâteau. Un gâteau dont ils fournissent les ingrédients, puisque trois clubs français sont engagés dans une Coupe d'Europe, que les droits télés ne se négocient qu'à la fédération, et que, c'est un fait acquis, le rugby de haut niveau rameute du monde, confer le dernier Clermont-Ferrand/Brive qui réunissait 13.500 spectateurs, pour 520.000 francs de recette, avec, sur la pelouse, des joueurs aux salaires mensuels dépassant les 10.000 francs. Les clubs réclamaient simplement à Bernard Lapasset une large concertation pour bâtir doucement et raisonnablement les structures nécessaires à un rugby, sinon professionnel, au moins semi-pro.
Séraphin Berthier, trésorier de Grenoble et président de l'Union des clubs, embryon de Ligue, exprime calmement le souhait des grands clubs français. «Nos joueurs sont professionnels, il nous faut nous cadrer sur un sport open. On ne doit pas raisonner uniquement avec les internationaux. Il n'y a aucune raison que Brouzet, pour ne pas le citer, touche 350.000 francs sur une année et que ses coéquipiers rien.» Les clubs n'ont rien contre la rétribution des joueurs, mais veulent simplement que l'argent fédéral transite par