«Je vous le dis tout net: le rugby français a choisi de ne pas
devenir professionnel.» La décision annoncée hier par le président de la Fédération française de rugby, Bernard Lapasset, après consultation des présidents de comité régionaux, des présidents de clubs, de l'union des clubs de première division, et de Philippe Saint-André, représentant des joueurs internationaux, pourrait apparaître comme un coup de théâtre. Moins de trois semaines après que l'International Board a autorisé le professionnalisme dans le rugby, les Français refuseraient donc l'obstacle.
En fait l'annonce laisse percevoir quelques problèmes complexes que n'ignore pas Bernard Lapasset. «Nous vivons dans un monde ouvert à la concurrence, a-t-il précisé, et le débat doit continuer. Comment éviter que l'écart se creuse entre les pays qui ont choisi le professionnalisme et les autres? C'est la question essentielle.» La FFR attend avant tout les conclusions de la réunion de l'International Board à Tokyo. A la fin du mois en effet, les représentants des nations majeures du rugby devraient arrêter le mode de fonctionnement d'un rugby ouvert au professionnalisme.
Ce qui n'a pas empêché Bernard Lapasset de commencer à travailler. «Nous nous sommes fixés deux règles: développer, d'une part, le statut fiscal et social des joueurs d'un sport qui n'est pas professionnel et, d'autre part, la charte du joueur de haut niveau qui régit les liens entre ces joueurs, les clubs et la fédération.» Pour cela, la FFR étudie de