Lézignan-Corbières,
envoyé spécial «Quand on a démoli les anciens vestiaires à la fin de la saison, on a retrouvé le squelette!» Denis Jaumot, président du Football club de Lézignan XIII boucle la grille du stade et éclate de rire. «Enfin, c'est ce qui s'est raconté dans le pays treiziste, parce que la légende voulait qu'avant chaque match à Lézignan, on montre un squelette à l'arbitre et on lui dise: C'est votre dernier confrère qui nous a fait perdre ici. C'est une réputation certainement pas usurpée, mais très exagérée.»
Lézignan dans l'Aude, 8.000 habitants, un gros village qui s'est retrouvé capitale des Corbières parce que la nationale 113 a eu la bonne idée de passer par là. La ville, à la croisée des chemins entre Narbonne et Carcassonne, entre les Corbières à l'ouest et le Minervois à l'est, a grandi au temps où la viticulture du Midi était florissante, c'est-à-dire il y a très longtemps. C'est un haut lieu du fief treiziste le plus étendu, un quadrilatère délimité par Carcassonne, Limoux, Perpignan et Lézignan donc.
Mais ici on ne parle pas en chiffre. On dit: «C'est un pays de rugby», un point c'est tout. D'aillleurs, de 1904 à 1938, on a joué à XV. Ensuite on est passé à XIII et on ne sait même plus pourquoi. «Je crois que c'est à cause d'un joueur de Lézignan, Gaston Amila, qui a fait partie de la première tournée treiziste en Angleterre...» Mais Jacques Belmas, ancien joueur, n'en est pas sûr. Lui a toujours connu le XIII. «Il a fallu que j'aille à l'armée pour v