Plus de cinquante heures à la barre sans dormir, Yvan Bourgnon a mis le prix pour arriver en grand vainqueur samedi à Funchal, sur l'île de Madère, terme de la première étape de la Mini-Transat. Six jours, trois heures, vingt-quatre minutes, cinquante-sept secondes, il s'est fait la plongée dans l'Atlantique à 7,45 noeuds sur son 6,50 m, un record. Vainqueur en début de saison de la Transgascogne et du Mini-Fasnet, deux épreuves qui s'apparentent plus à des étapes du Figaro, il découvre vraiment dans la Mini ce qu'est la course au large en solitaire: «Je ne pensais pas que la solitude allait me gêner comme ça. En fait, attaquer, partir en vrac avec la quille hors de l'eau, j'y suis habitué maintenant. Là, je découvre la solitude.» A 24 ans, Yvan n'est déjà plus simplement le frère de Laurent, vainqueur de toutes les dernières grandes transocéaniques: «J'ai été assez fier d'apprendre qu'au dernier Trophée Clairefontaine réservé aux multicoques on a plusieurs fois appelé mon frère Yvan...»
Yvan Bourgnon, sur Omapi-Saint-Brévin, a déjà creusé des écarts conséquents, puisque le deuxième, Thierry Fagnent, qui a d'ailleurs construit et navigué pendant plusieurs saisons sur le bateau de Bourgnon, est pointé à plus de trois heures et le troisième, Lionel Lemonchois, sponsorisé au dernier moment par les «Jeudis du port», une manifestation culturelle brestoise, est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à plus de neuf heures, une heure et demie avant Steve Ravussin.
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