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Libération

Olivier Vatinet, disparu en merLe mauvais sort s'acharne une nouvelle fois sur la Mini-Transat.

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publié le 20 septembre 1995 à 8h08

Lundi soir, 19h50, un nouveau flot Argos donne une ultime position

de Bout d'horizon, quelques milles dans le nord de Madère. L'aviso de la marine portugaise qui, depuis quelques heures, participe aux recherches fait aussitôt route sur ce point, situé à six milles dans l'ouest de sa dernière position et trouve le monocoque de 6,50 m qui participe à la Mini-Transat partie de Brest voici un peu plus d'une semaine. Il est à l'image de son skipper, Olivier Vatinet, quarante ans, initié comme tant d'autres aux Glénans dans son adolescence et qui est devenu par la suite moniteur de voile: à bord tout est en ordre, la grand-voile est hissée, impeccable; un génois est à poste, l'autre est affalé sur le pont. Le pilote automatique est sous tension mais Bout d'horizon n'est plus qu'un bateau fantôme puisque Olivier n'est plus à bord. La combinaison de survie n'a pas bougé de son caisson, le livre de bord est tout juste refermé sur ce qui restera un mystère. Le 13 septembre, d'une écriture brouillonne, Olivier Vatinet a écrit: «Mal dormi à cause de la veille cargos.» Le 14, un peu déçu il ajoute: «Toujours au près. Les alizés portugais ne sont pas au rendez-vous à Porto. Mer belle.» Et puis plus rien. Ce jeudi 14 septembre, alors que sa balise Argos le signalait au milieu du peloton, à hauteur de Porto, Olivier Vatinet a dû passer par dessus bord au cours d'une manoeuvre. Le voilier a alors continué sa route, seul, sous pilote automatique puisque celui-ci était encore en service quand l