Pierre Berbizier est un homme pudique. Mais il avait le coeur gros
hier quand il a annoncé qu'il se retirait de sa fonction d'entraîneur de l'équipe de France de rugby à XV, avant que la Fédération lui signifie son limogeage. Le ton grave, il n'a pas parlé de démission, mais commencé par un long bilan des quatre ans passés à la tête du XV de France. «Je reviens d'Afrique du Sud, a-t-il dit. J'ai été surpis par le respect et l'admiration que suscitent là-bas Cabannes, Roumat et Lacroix, qui jouent la Currie's Cup (Coupe des provinces sud-africaines, ndlr). Ça prouve que le rugby français a atteint à la reconnaissance des meilleures nations du rugby.» Cela pour dire que son action a été positive. Il peut.
Il y a certes eu des hauts et des bas, mais Pierre Berbizier s'en va sur une troisième place en Coupe du monde malgré des débuts chaotiques , des victoires contre les Néo-Zélandais et les Sud-Africains sur leurs terrains, une victoire dans le Tournoi des cinq nations, et quelques déroutes aussi. Il dit: «La considération n'a pas de prix, je tire mon chapeau à mes joueurs.» Ceci pour l'émotion.
Pierre Berbizier a ensuite rendu ce qu'il devait aux dirigeants de la FFR. «Le choix de l'entraîneur est le fait du prince. J'ai eu la chance de vivre ma passion au plus haut niveau.» Avant de leur servir leur fait. «La FFR n'a pas su dégager de volonté politique.» Il n'avait pas besoin de le dire. Le seul imbroglio de la journée était parlant. Pierre Berbizier devait rencontrer hier