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Libération

«La marge de progression de Laurent est considérable» Un esprit sain dans un corps d'athlète: les clés du succès de Laurent Jalabert selon Roger Legeay.

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publié le 25 septembre 1995 à 8h00

Roger Legeay, directeur sportif de l'équipe Gan, fait partie des

techniciens qui côtoient Laurent Jalabert depuis le début de sa carrière. Il livre ses impressions sur celui que beaucoup présentent comme le nouveau Bernard Hinault.

Est-ce qu'en l'absence de Indurain, Rominger, Berzin et quelques autres, il convient de relativiser la victoire de Jalabert dans la Vuelta ou est-ce un réel exploit?

C'est un exploit si on regarde sa saison dans sa globalité. Paris-Nice, Milan-San Remo, 4e du Tour de France et maintenant la Vuelta, même lui n'y croyait pas. Il est sincère quand il dit qu'il était venu sur le Tour d'Espagne pour gagner une étape et le quitter au bout d'une semaine. Et puis il a senti qu'une fois encore, tout était magique, qu'il était toujours sur son nuage. C'est clair qu'il en manquait quelques-uns à la Vuelta et qu'en Espagne, il y avait Jalabert et les autres. L'opposition était au niveau d'Olano et de Virenque qui était en moins bonne condition que sur le Tour de France.

Est-ce que quand il est arrivé dans le peloton à la fin des années 80, vous sentiez qu'il était de la race des «grands»?

L'histoire de Jaja est simple: il a commencé par gagner quelques courses en Espagne qui sont passées inaperçues. Il s'est mis à faire des places au sprint mais on se demandait s'il allait décrocher une grande victoire un jour. Il était en pleine transformation physique et le non-averti pouvait ne pas s'en rendre compte. En fait, patiemment il était en train de façonner son corps.