Une grande fille comme elle, ça ne pleure pas. Alors elle enfouit sa

tête dans le bouquet de fleurs qu'on vient de lui remettre et les arrose de quelques larmes. A 36 ans, Jeannie Longo, vient de remporter son neuvième titre individuel de championne du monde, cette fois dans une discipline inédite, le contre-la-montre sur route et, au son de la Marseillaise, ne peut réprimer un sanglot. Les Colombiens, moins ingrats que les Français, sont admiratifs. Elle les a déjà honorés de deux victoires dans leur Tour national et ils ne voient dans ce nouveau titre que l'inéluctable consécration d'une championne dont ils n'ignorent rien du palmarès et de son incroyable ténacité. Ils auraient eu du mal à admettre que la France ne sélectionne pas cette femme qu'ils dévisagent avec respect .

Pourtant, si Jeannie Longo ne s'était pas imposée au sprint face à sa rivale Cathy Marsal lors des derniers championnats de France, il est fort probable que c'est l'hymne canadien qui aurait été joué à Tunjasi dans la nuit de mercredi à jeudi. Jeannie Longo a gagné sur un parcours éprouvant de 26 kilomètres entre Tuta et Tunja à une moyenne supérieure à 35 km/h. Elle a devancé de 1'11 la Canadienne Clara Hughes et de 1'25 l'Australienne Katryn Watt. Quant à Cathy Marsal, elle a pris la septième place, à 3'25.

Comparée à Merckx à ses débuts pour ses exploits dans le Tour de France, à Prost pour ses moues rageuses, ses attaques contre sa fédération qu'elle aiguillone à la moindre occasion, (comme en 1992 j