Strasbourg, envoyé spécial
Cinq ans à Colmar, cinq ans à Mulhouse, cinq ans à Strasbourg. Le triangle de jeu de Marc Keller est bien circonscrit. De cette Alsace qu'il n'a jamais quittée, il ne sait trop quoi dire sinon qu'il y est «profondément attaché». A 27 ans, c'est un talent tardif que s'est découvert le Racing Club de Strasbourg. Un joueur têtu, ambitieux, qui s'est révélé attaquant, alors qu'il n'était qu'un relayeur, grâce à son nouvel entraîneur Jacky Duguépéroux qui l'a poussé vers la surface de réparation. Il s'y jette désormais avec appétit, déboulant buste en avant, là où ses adversaires ne l'attendaient plus. Résultat: sept buts en Coupe Intertoto, autant en championnat et deux convocations signées Aimé Jacquet pour garnir le banc des Bleus contre l'Azerbaïdjan et la Roumanie. «T'es dans les seize et tu es fier. Je pensais arriver dans un groupe désuni et j'ai trouvé une très bonne ambiance; Jacquet a fait confiance à un certain nombre de joueurs qui lui ont donné raison.» Pour finir de le combler, Strasbourg reçoit ce soir le Milan AC en 16e de finale aller de la Coupe de l'UEFA. «Je vois ça comme une grande émotion. Je ne ressens pas de pression, mais de l'impatience. Face à une telle équipe, si tu réfléchis, t'es mort.»
En l'espace d'un début de saison, Marc Keller est donc devenu l'une des pièces maîtresse du système Duguépéroux. Une pièce fabriquée sur mesure pour son équipe par l'entraîneur, dans un rôle à inventer: une espèce d'attaquant de pointe émigré