Bernard Lapasset, président de la Fédération française de rugby
(FFR), est dans une mauvaise passe. C'est-à-dire qu'on ne lui passe rien. Depuis sa prise de position, difficilement tenable, contre le professionnalisme, puis l'éviction, assez maladroite, de Pierre Berbizier, entraîneur du XV de France, dès que Bernard Lapasset montre la tête, il se fait dégommer. Pour faire bonne mesure, c'est la gestion financière du sport dont il a la charge qui est montrée du doigt à l'occasion de la sortie d'un livre sur le sport et la télé (1) et d'une enquête publiée vendredi par l'Équipe. L'affaire a pris une telle importance que le directeur des sports au ministère a convoqué le président hier soir et que TF1 ne cache pas vouloir sa peau.
Les faits concernant le contrat conclu par la FFR avec France Télévision, en évinçant TF1, pour la couverture télévisuelle du rugby sont connus depuis plus de huit mois et la signature du contrat le 20 janvier. Libération du 6 février 1995 racontait par le menu les tribulations de Bernard Lapasset avec la chaîne privée et le service public. Ce dernier détenait les droits de retransmission du rugby depuis que le sport télévisé existe, et le contrat en cours devait s'achever en juin 1995. Dès le mois d'avril 1994, Bernard Lapasset, qui dirige la fédération depuis 1991 et n'a jamais eu jusque-là à négocier avec la télévision, demande à plusieurs sociétés spécialisées dans le traitement de ce type de problème sportif de lui préparer un dossier afin de «