Ils sont partis dimanche de Funchal sur l'île de Madère et voguent
laborieusement vers les Canaries, dernière marque de parcours avant de se prendre l'Atlantique à pleins bras. Hier soir, alors que Steve Ravussin venait de démâter, c'est encore Lionel Lemonchois qui était en tête de la Mini Transat. Lionel des Jeudis du port, le marin bourru qui ne doit son bonheur qu'à une poignée de commerçants brestois qui ont cassé leur tirelire un jour de septembre pour dégoter 40.000 francs. Derrière lui, à une poignée de milles, Nicolas Raynaud, journaliste des mers, écrit comme il le dit en souriant sa «légende personnelle» dans un peloton de tête où on retrouve tous les favoris, Yvan Bourgnon, Thierry Fagnent et aussi François Robert: «Depuis 1987, je voulais faire la Mini Transat et chaque fois il y avait quelque chose qui m'en empêchait. C'est hyperégoïste comme projet et à 37 ans, il a fallu que j'y aille avec des pincettes. J'ai autant préparé ma petite famille que mon bateau. En fait, je crois que j'avais besoin de ça dans ma vie pour rester debout socialement. Et puis je me dis que je vais dégager une force, une sérénité qui va rejaillir sur Tabata, ma fille de 4 ans. Avec Cécile, ma femme, on a longuement parlé et je n'ai pas voulu que Tabata voit le départ. Ce n'est pas la peine. C'est trop violent la séparation, même pour un petit bout comme ça. Quand je l'ai couchée avant de partir, ça a été émotionnellement très fort. Pourquoi je les laisse? C'est peut-être beaucoup de ch