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Interview

Evolution de palet chez les BleusLe coach finlandais de l'équipe de France prône un jeu simple.

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publié le 27 octobre 1995 à 8h47

Avec Juhani Tamminen, on est très loin des héros désabusés des films

des frères Kaurismaki. Ce Finlandais de 45 ans qui a succédé en juin 1994 au très smart suédois Kjell Larsson à la tête de l'équipe de France de hockey sur glace, n'aime pas les incertitudes, ni dans le jeu, ni en coulisse. Dans les vestiaires, après ce que l'on peut désormais appeler la contre-performance des Français face au Canada (3-6) mercredi, il a planté sa large carrure et son impeccable costard devant ses hommes encore tout suintants et malodorants et lâché de sa voix grave que son terrible accent rend encore plus persuasive: «Ce soir vous dînez ensemble, vous en parlez entre vous, et demain vous me donnez la réponse, pourquoi n'avez-vous pas suivi les consignes? Parce que moi, je suis payé pour trouver les solutions.» Et ce fut à peu près tout.

Il y a dans sa stature l'assurance du têtu. Il ne réfléchit plus, parce que ses convictions, acquises en tant que joueur, puis en tant qu'entraîneur, en Suède d'abord, puis en Suisse lui suffisent. Son discours ne varie guère: «Il faut changer les mentalités», faire des Français des gagnants. Pour lui, la distance qui sépare encore l'équipe de France des meilleures nations de hockey tient à son inconstance dès que les rencontres prennent une cadence inhabituelle, atteignent un niveau où chacune des soixante minutes d'un match doit être disputée sans faiblesse. D'où sa satisfaction de multiplier les matchs internationaux, pour compenser le sous-régime d'un cha