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Libération

Pour Bernard Stamm, qui va solo va sano. La Mini-Transat, dont il est actuellement deuxième, répond au besoin de solitude du Suisse.

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publié le 31 octobre 1995 à 8h49

Si depuis dimanche soir, Yvan Bourgnon, à la barre de Omapi, a ravi

la première place de la Mini-Transat à Lionel Lemonchois, hier la bagarre faisait rage entre les «sudistes» et les «nordistes». Bourgnon, plus au sud, a en effet du souci à se faire, car au nord, Bernard Stamm et un petit peloton où on retrouve, entre autres, Nicolas Raynaud et Frédéric Boursier, ont touché un vent plus régulier. Du coup, le Suisse Bernard Stamm, deuxième au dernier pointage Argos, ne quitte plus la barre et se met à rêver d'autant qu'à quelques milles de lui, il sait que son complice brestois Frédéric Boursier, à bord de Réglisse, est lui aussi dans le bon coup.

Bernard Stamm a tout fait dans sa vie. D'abord, il a eu la chance de naître dans une famille aisée sur les bord du lac Léman avec des parents qui l'ont vite initié à la voile à bord d'un Corsaire puis d'un 7 mètres suédois et enfin d'un petit croiseur. Les régates du dimanche étaient élevées au rang d'institution mais Bernard, cheveux bouclés et regard bleu pâle, en a vite eu assez. Enfant terrible de la famille, il recherche d'abord la solitude dans les forêts et devient bûcheron pendant six ans. Il s'engage ensuite dans la marine marchande comme matelot-timonier à bord de vraquiers avant de poser son sac à terre et d'apprendre la construction navale dans un chantier tout près de Lausanne. Le virus le prend et ne le quittera plus. Parcours habituel: chantier naval, convoyages puis la rencontre avec Frédéric Boursier: «Je voulais fair