Castres, envoyé spécial
C'est une belle affiche bleue, avec des silhouettes de joueurs entourées d'étoiles. Sur ce fond de drapeau, on comprend tout de suite que c'est d'Europe qu'il s'agit. C'est d'ailleurs précisé: «1re Coupe d'Europe de rugby, Castres Olympique/Munster Irlande.» Mais cette affiche n'abonde pas. Sur les vitrines des magasins, on voit plus souvent celle annonçant la «Grande soirée des juniors espoirs du COL, nuit mexicaine, nombreux lots, entrée 50 F.»
Castres est à la veille d'accueillir le premier match joué en France de la première Coupe d'Europe des clubs de rugby, et on chercherait en vain une trace de fièvre. Mardi, jour de marché, il faut pousser le chaland pour qu'il consente du bout des lèvres à lâcher une appréciation à peine chauvine. Et encore, il fait bien sentir que c'est un rôle de composition. Au siège de l'amicale des supporters, au bout d'une allée pavillonnaire proche du centre-ville, la vie continue comme si de rien n'était: horaires d'ouverture habituels, pas avant 18 heures. Sur la porte, à côté de l'affiche bleue, un placard soigneusement écrit à la main offre un début d'explication: il propose un voyage en car à Toulouse, samedi, pour le test-match France-All Blacks. La région souffrirait-elle d'une overdose de rugby?
«Ce qui est sûr, c'est que ce calendrier n'est pas idéal, dit Gilbert Saunal, le secrétaire général du club. La Coupe d'Europe a été annoncée à la rentrée, le tirage au sort connu début octobre. On aurait préféré jouer le