Toulouse, envoyé spécial
Si Jolimont n'était que le nom d'une cité de Toulouse, située sur la colline du même nom au-dessus des allées Jean-Jaurès, personne n'en entendrait jamais parler, car, à ce jour, ce n'est pas une «cité à problèmes». De même des lycées d'enseignement technique et professionnel réunis dans des bâtiments sans histoire, au pied de la colline. Mais ce lycée-là abrite une section sport-études rugby qui a donné six joueurs à l'équipe de France, six à l'équipe de France junior championne du monde, et alimente à jet continu les clubs de 1re division. Depuis 1983, Philippe Benetton, David Berty, Philippe Carbonneau, Emile Ntamack, Fabien Pelous, Jean-Luc Sadourny ont été les élèves de ce qui pourrait bientôt être reconnu comme l'école du rugby moderne.
Paradoxalement, malgré la volonté de la Fédération française de rugby (FFR) et du ministère de la Jeunesse et des Sports, ce ne fut pas facile d'installer cette école à Toulouse, capitale du rugby. «C'est un des derniers sport-études créés et le premier dans un lycée d'enseignement technique, se souvient M. Granereau, ancien proviseur de Jolimont. Parce que les autres établissements n'en voulaient pas. Il y avait une tendance anti-élitiste chez les profs de gym.» Pierre Villepreux, qui fut le maître d'oeuvre sur le terrain de cette entreprise, commença avec 35 élèves. «J'ai pris tous ceux qui se présentaient la première année, raconte-t-il. La deuxième année j'ai pu sélectionner et c'est là que ça a vraiment comm