Menu
Libération
Interview

«Le cyclo-cross, c'est l'ancienne école du vélo»Pro sur route, Emmanuel Magnien aime aussi la boue.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 novembre 1995 à 9h54

Quand vient l'hiver, Emmanuel Magnien, 24 ans, cycliste sur route

professionnel, gagne les sous-bois qui lui rappellent son enfance et ses débuts à vélo pour disputer des épreuves de cyclo-cross. Une discipline qui fleure bon le cyclisme d'antan et qui souffre de la concurrence du VTT. Sur les 70 engagés ce week-end du challenge national de Saint-Herblain (Loire-Atlantique), seuls cinq professionnels de la route se sont mêlés au peloton des boueux amateurs et anonymes qui s'échinent à faire survivre une discipline populaire et exigeante, négligée par les coureurs de renom. Le tour des spécificités de cette discipline, dont Bernard Hinault a souvent vanté les vertus, avec le coureur de l'équipe Castorama.

Comment vient-on au cyclo-cross?

J'ai commencé par le cyclo-cross. J'ai continué parce que je ne me verrais pas passer l'hiver sans rien faire. J'ai démarré gamin dans les Ardennes. Le cyclo-cross ne se pratique guère ailleurs que dans le nord-est ou le nord-ouest de la France, à la campagne. Gamin, on prenait les vélos pour faire les cons dans les sous-bois. Techniquement, ce que l'on a appris jeune en forêt, on ne le perd pas.

En quoi les crossmen se distinguent-ils des routiers?

Pas de rapprochement possible. Je crois que ça se rapprocherait plus de la piste. C'est une grande famille, un même noyau qui se retrouve. Sur route, on est entre 200 et 250 à pédaler, ce n'est pas pareil.

Techniquement, quel peut-être l'apport du cyclo-cross pour un routier?

Une plus grande souplesse, p