Menu
Libération

Le petit bateau revient en vogue au salonSmall is beautiful au 35e Salon nautique. Tendances du prêt-à-naviguer.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 décembre 1995 à 11h33

Le 35e Salon nautique de la porte de Versailles à Paris s'ouvre sur

une interrogation. Les exposants vont-ils se retrouver le bec dans l'eau, subir la quarantaine imposée par la vague de grèves qui affecte l'ensemble des transports du pays? Première destination des Français, la mer risque d'être une des moindres de leur préoccupation, enlisés qu'ils sont dans les embouteillages. Atmosphère pessimiste et suspicieuse donc dans les rangs des hôtesses, et de leurs employeurs, qui, prospectus en main, campent sur la moquette immaculée du hall d'entrée.

En vedette de la voilerie française, Bénéteau et Jeanneau (bien que ce dernier soit à vendre après son dépôt de bilan) rivalisent comme d'habitude de ponts briqués en coques rutilantes et, à lire le prix de ces merveilles échouées sous les sunlights, on se croirait propulsé dans le monde écarlate d'un Juste Prix de rêve, en période de croissance et de plein emploi. Le rêve n'a pas de prix, mais dès que l'on s'écarte de ces poids lourds qui obstruent de leur masse arrogante la vue de plus modestes constructeurs, on découvre avec une naïveté enfantine qu'un bateau peut encore avoir la taille d'une coque de noix sans négliger l'apparence extérieure. Ce premier petit plaisir des yeux, on le doit à la série des Moorskoul (nom breton des fous de Bassan) dessinés et assemblés par Alain Leclerc, qui présente plusieurs versions de ses bateaux en polyester et recouverts de fines boiseries. Alain Leclerc est sur son stand, les doigts encore noi