Jean-François Fountaine, 44 ans, est PDG des chantiers
Fountaine-Pajot et conseiller municipal chargé de la mer à La Rochelle. A quelques heures de l'ouverture du salon, ces deux casquettes lui permettent de dresser un panorama du milieu de la plaisance, toutes tendances confondues.
On parle beaucoup de la morosité de la plaisance. Qu'en est-il aujourd'hui?
C'est vrai que les dépôts de bilan de Jeanneau ou de Soferac, le fabricant de mâts, sont révélateurs du manque d'euphorie du marché. C'est une situation d'autant plus difficile à supporter que nous pratiquons un métier au sein duquel les relations amicales tiennent une grande place. De plus, depuis quelque temps, la plaisance est montrée du doigt, notamment à cause de la défiscalisation, comme si l'on voulait jeter l'opprobre sur une pratique, sur un symbole d'une manière de vivre. Alors que la plaisance a commencé son grand ménage depuis deux ans.
Parce que ce système de défiscalisation (des réductions d'impôts consenties aux acheteurs de bateaux à condition de les mettre en location dans les DOM-TOM) était assez révélateur des années 80 et du début des années 90?
Historiquement, la plaisance française a vécu par explosions. Celles du dériveur, du petit habitable, de la planche à voile... Dans les années 80, trois autres moteurs à l'expansion se sont mis en route: le développement de la flotte de location, le développement de la consommation, et la mise en place du système de défiscalisation. Aujourd'hui, la phase d'équipem