La Fédération française de rugby (FFR) n'a pas commis de fautes
répréhensibles, mais elle fonctionne à la va-comme-je-te-pousse. Et ça ne peut plus durer. C'est ce qui ressort du «rapport sur la Fédération française de rugby (son contrat de télévision et son contrat de droits internationaux et de marketing)» et des conclusions qu'en a tirées hier Guy Drut, ministre de la Jeunesse et des Sports, qui l'avait diligenté. De plus, ce rapport sera transmis au parquet qui décidera d'éventuelles poursuites pénales contre des sociétés de marketing, et la fédération pourrait bien en être éclaboussée.
Le ministère de la Jeunesse et des sports s'était associé au ministère de l'Economie et des Finances pour inspecter les pratiques de la FFR à la suite d'informations publiées par l'Equipe le 13 octobre dernier. Le quotidien revenait sur la manière dont les droits de retransmission télévisée avaient été attribués en janvier 1995 à France Télévision par la FFR et, surtout, révélait les relations assez troubles existant entre la fédération et les sociétés spécialisées dans le marketing sportif. Le rapport confirme une bonne part de ces informations mais, en les complétant, parvient à une analyse sensiblement différente.
En ce qui concerne les droits de retransmission télévisée, on pouvait deviner que le ministère défendrait la fédération contre l'agressivité commerciale des chaînes, à l'heure où l'emprise de la télévision modèle de plus en plus le visage du sport. Le rugby n'est-il pas plié au