Un match de rugby qui commencerait par une causerie d'un historien
renommé, ça s'est déja vu. Pas plus tard que samedi, au stade Charlety, à Paris, Georges Duby a donné le coup d'envoi du premier Tournoi universitaire européen et magnifiquement dégagé le rugby des contingences en situant aux XIe et XIIe siècles sa communication sur «les jeux durs». Ensuite, le Trinity College de Dublin, conservatoire du rugby irlandais, s'est joué de la CUS Roma 39 à 18, puis le Paris université club (PUC) a rossé Cambridge, 44 à 8. Cambridge, qui récemment remportait le traditionnel Varsity match contre Oxford devant 75.000 spectateurs réunis comme tous les ans à Twickenham.
Il y avait beaucoup moins de monde à Charlety, 4.000 personnes, mais une grande idée: rendre son lustre au rugby universitaire à l'époque du professionnalisme. Car le tournoi de samedi n'était qu'un galop d'essai avant le lancement d'une coupe d'Europe universitaire, dès 1997.
Pour le PUC, cheville ouvrière du projet avec Cambridge, c'est une compétition indispensable: «Le rugby a la réputation d'être d'abord un sport universitaire, au moins en Angleterre, explique Roger Blachon, président de la section rugby. En France, c'est certainement le sport où les étudiants jouent au plus haut niveau, puisqu'ils ont remporté la coupe du monde. Une coupe d'Europe, c'est un moyen de maintenir ce standing.»
Le problème, c'est que la majorité des universitaires jouant à un haut niveau pratique dans des clubs «civils». Le développement