Quand on regarde les joueurs de rugby d'aujourd'hui, alignés au
moment des hymnes, l'uniformisation des gabarits est frappante. Les écarts de taille et de poids se sont visiblement réduits depuis dix ans. C'est le signe le plus évident de l'évolution de l'engagement physique dans le rugby. Questions à un spécialiste, Max Godemet, entraîneur adjoint de l'équipe de France.
L'engagement physique a-t-il pris une part plus importante dans le rugby d'aujourd'hui?
Il a toujours existé, car c'est l'essence du jeu. Si ses règles sont au départ complexes, c'est qu'elles mettent en avant la possibilité d'intervenir physiquement sur les joueurs tout en préservant leur sécurité.
D'où vient alors cette impression qu'il y a plus d'engagement?
Ce que l'on perçoit surtout, c'est la vitesse: toutes les phases de jeu sont enchaînées très rapidement, avec le maximum de pression sur l'adversaire. C'est une réalité nouvelle. L'engagement physique, ce n'est plus seulement le contact. Au bout du compte, l'engagement physique, c'est une mêlée, puis une course, puis un placage, puis une relance, puis une touche, etc.
L'engagement physique est-il lié alors à un grand volume de jeu?
On ne produit pas du jeu pour produire du jeu. Sans pression sur l'adversaire, rien ne se passe, que l'on soit défenseur ou attaquant. C'est par la pression et donc l'engagement physique que l'on modifie le dispositif adverse. Il ne s'agit pas seulement de contact, mais aussi de vitesse. Plus on rentre vite dans le dispositif ad