La tournée des All Blacks avait laissé tout le monde sur un nuage.
Le Tournoi a fait redécouvrir les réalités d'un véritable championnat, qui modifie inconsciemment la psychologie du joueur. Surtout si, en face, l'équipe adverse tend à décliner le rugby qu'elle ambitionne de manière toujours aussi parcimonieuse. Même si, de temps en temps, les Anglais ont su nous gratifier de mouvements particulièrement intéressants qui en disent long sur leurs moyens, le match a été à la mesure de la capacité des deux équipes à produire du jeu.
En outre, le syndrome anglais est toujours présent dans la tête des Français, régulièrement battus au Parc depuis plus de dix ans. Les qualités des Tricolores, qui, normalement, s'affirment dans le jeu de mouvement, ne pouvaient être exploitées justement par manque de séquences de jeu longues. Les phases de jeu où a pu se manifester la capacité de tous à bien se situer dans l'action en cours, à prévoir, à anticiper les décisions du porteur de balles, n'ont pas été légion. C'est l'engagement physique et l'affrontement individuel qui ont prévalu. Cependant, la manière était trop individuelle et dispersée. On sentait bien, plus le match avançait, que la victoire se gérerait sur la réussite ou non des buteurs.
La deuxième mi-temps des Français fut un peu plus cohérente que la première. On délaissa complètement les grands espaces pour utiliser à bon escient les petits côtés et on sacrifia bien sûr au jeu au pied. Une meilleure mêlée, plus de pression défensi