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Libération

Le foot, un but pour l'Afrique du SudElle dispute samedi, à domicile, la finale de la Coupe d'Afrique. Enjeux.

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publié le 3 février 1996 à 1h46

Johannesburg,

de notre correspondant Finaliste de l'épreuve. Ce qu'est en train de réussir l'équipe nationale d'Afrique du Sud en Coupe d'Afrique des nations (CAN-96) a tout du miracle historique de l'an passé, lors du grand retour du pays dans le sport international avec la victoire des Springboks dans le championnat du monde de rugby, sport exclusivement blanc. Le foot des ghettos, renvoyés par l'ex-régime d'apartheid aux tréfonds de stades pourris et poussiéreux, connaît enfin son heure de triomphe.

Mieux: Noirs et Blancs célèbrent ensemble la nation arc-en-ciel qui gagne. «Je te dis, Noirs, Blancs, quand on fait du sport ici, on le fait vraiment sérieusement!», dit Greg, un blanc fan des Springboks, qui est descendu dans la rue pour fêter avec les «footeux» la qua- lification pour la finale. 70.000 supporters ont porté la victoire de leurs joueurs au FNB stadium, brandissant dans une main une boîte de sardines, et dans l'autre une chaussure, en hommage aux deux joueurs les plus populaires de l'équipe, John «Shoe» Moshoe, le Noir, auteur de deux buts contre le Ghana, et Mark Fish le Blanc, poète et rebelle exceptionnellement doué.

Les Blancs avaient déserté le match d'ouverture contre le Cameroun, habitués qu'ils sont à suivre le foot anglais à la télé et à snober leurs propres terrains, réputés dangereux. Mais mercredi soir, ils comptaient pour près de 40% du public, selon un officiel, et se sont massés aux avant-postes, dans les rangs «chers», à 40 rands (56 francs) la pla