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Libération

Pierre Villepreux s'intercale Osons!

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publié le 5 février 1996 à 1h45

Les Français ne pouvaient pas gagner ce match même s'ils n'ont

jamais complètement renoncé. Ils ont été pris à la gorge dès le coup d'envoi par une équipe écossaise terriblement ambitieuse. Celle-ci est rentrée sur le terrain pour relever le défi d'un rugby moderne où il s'agit d'utiliser à bon escient toutes les lignes avec le souci permanent, pour les avants et les arrières, de minimiser l'utilisation du jeu au pied en acceptant du même coup toutes les incertitudes liées au jeu à la main. Contrairement à leurs habitudes, les Écossais osèrent dès le premier ballon en choisissant de franchir le premier rideau défensif en portant et en se passant la balle. Ils surent alors jouer avec beaucoup de bonheur et d'efficacité en jeu groupé pénétrant et jeu déployé. Les Bleus voyaient arriver en continuité des déferlantes blanches sans avoir même le temps de se réorganiser sur les regroupements concédés puisque les libérations de balle étaient réalisées dans le bon timing grâce à des avancées importantes. Cette vitesse de libération ­dans le mouvement en cours­ est un des facteurs clés dans la mise en oeuvre du jeu de mouvement choisi. Comme le demi de mêlée Redpath orchestrait la manoeuvre avec beaucoup d'intelligence en choisissant avec son compère de l'ouverture Townsend les bons angles d'attaque, on pouvait craindre le pire car, en face, la défense individuelle manquait d'efficience. Les intentions en première mi-temps et après seulement vingt minutes de jeu résumaient malheureuse