Menu
Libération

Tous les Sud-Africains sont tout footNoirs et Blancs ont célébré ensemble la victoire en Coupe d'Afrique des nations.

Article réservé aux abonnés
publié le 5 février 1996 à 1h45

20e Coupe d'Afrique des nations, finale. Afrique du Sud bat Tunisie

2 à 0 Buts pour l'Afrique du Sud: Williams (72e, 74e).

Angoisses, exploits, larmes et embrassades, délires collectifs et aspirine. Toute l'Afrique du Sud a revécu samedi et dimanche les heures d'intense émotion et de bonheur qu'avait apportées la victoire des Springboks en Coupe du monde de rugby au printemps dernier. Cette fois, après avoir surmonté les clichés et les peurs, ce sont les Blancs qui se sont joints au succès de leur pays en Coupe d'Afrique des nations de football, sport des Noirs et des ghettos.

Samedi, après la victoire en finale contre la Tunisie, à la sortie du stade FNB de Johannesburg, des paquets de supporters ont envahi l'autoroute de Soweto, au pas de course, en rangs serrés, scandant l'impressionnant Shosholoza, un chant de guerre zoulou, qui signifie grosso modo «on va les écraser». Des grappes de gamins hystériques se sont accrochées aux autobus à deux étages, pilotés par des chauffeurs barbouillés aux couleurs arc-en-ciel de l'Afrique du Sud, et qui s'essayaient à des tête-à-queue aux carrefours. Braillant des «Amandla Bafana Bafana» («allez les garçons»), des mamies édentées, brandissant des bouteilles de whisky arrivées à terme, ont déboulé des bars, où les moins fortunés s'étaient massés autour de la télé.

A Yeoville et Hillbrow, deux quartiers populaires mixtes, des milliers de Noirs et de Blancs se sont emparés de la rue pour improviser des street-bash, des discos à la belle étoil