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Libération
Reportage

Auto: fondus de glace, pas givrésLa course sur glace s'impose comme une discipline qui compte.

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publié le 16 février 1996 à 1h11

Serre-Chevalier, envoyé spécial

Ce moteur-là avait commencé sa vie dans la belle Audi d'un cadre supérieur, trop pressé puisque que l'épisode s'était terminé en tonneaux sur l'autoroute. On peut dire que ce fut une chance pour le V8. Maintenant, il fait son métier en hurlant sous la carrosserie d'une Coccinelle lancée sur les boucles glacées du Trophée Andros par Guy Deybach, garagiste à La Bresse, Vosges.

Dans le Trophée Andros, les pilotes regardent la piste plus souvent par les vitres latérales que par le pare-brise, car le jeu consiste à passer le plus vite possible, et donc en travers, les courbes d'un circuit que l'on a du mal à parcourir à pieds sans se mettre au moins une fois à quatre pattes. Il se court en sept épreuves (lire ci-dessous) et donc autant de stations de sports d'hiver où l'on bâtit des pistes en tassant la neige et en misant sur le gel pour assurer le spectacle. Le maximum d'esthétique est atteint le soir, quand les voitures tournent pleins phares entre deux murs de neige et que les fumées d'échappement s'accrochent en brume dans les halos de lumière. C'est alors un gueuloir mécanique dans les montagnes blanches figées sous la lune, une joyeuse insulte à l'écologie tant ça pue l'essence brûlée. C'est aussi le dernier lieu où se mêlent toutes sortes d'allumés des sports auto, célèbres ou anonymes, pilotes d'autocross et champions de F1, gloires des rallyes ou amateurs des courses de grand tourisme.

Le fondu de glace n'est en général pas un excité. Guy De