On reconnaît un nouveau du XV de Franceà une retenue qui ne ressort
ni de la timidité ni du complexe. Le nouveau sélectionné, quand il pénètre dans les locaux de la Fédération française de rugby, a une fraction de seconde d'hésitation. Pourtant nouveau, il ne l'est pas vraiment. Ses partenaires, samedi prochain contre l'Irlande, il les connaît déjà pour les avoir rencontrés dans les stages où sont triés les meilleurs joueurs ou dans le championnat. D'ailleurs, Olivier Campan le trois-quarts centre ou Franck Tournaire le pilier ont déjà été internationaux. Le premier en 1993 en Afrique du Sud avant une série de blessures, le deuxième cet automne en Argentine contre l'Italie au cours de la Coupe latine.
Mais nouveaux, ils le sont pour le Tournoi des Cinq Nations et ça change tout. On dit «la magie du Tournoi» pour couper court. Pour l'expliquer, Richard Castel, remplaçant contre l'Angleterre et l'Ecosse, a des mots limpides: «Une première sélection, c'est toujours important. Quand c'est dans le tournoi, ça remue en plus notre imaginaire de gosse.» Et Richard Castel, qui était là depuis deux matchs sans qu'on le voit, est aujourd'hui entouré, questionné, cerné.
Le nouveau n'est pas naïf. Il arrive là en sachant parfaitement pourquoi. Campan: «Plaquer d'abord.» Tournaire: «Commencer par s'imposer en mêlée parce que c'est la première défense.» Castel: «Avant le match, on ne se pose pas des questions technico-tactiques. C'est sur le terrain qu'il faudra choisir. Pour le moment, je