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Libération

pierre Villepreux s'intercaleEntre quantité et qualité

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publié le 19 février 1996 à 1h05

Quand, à ce niveau, une équipe marque 45 points et ne concède rien

ou presque, il devient difficile d'être exigeant. Malheureusement les chiffres en rugby ne doivent pas seulement servir à définir la quantité mais aussi la qualité du jeu produit. Tous les entraîneurs savent pertinemment qu'il convient au moment de l'analyse d'oublier ses passions même s'il s'agit aussi, logiquement, de valoriser le succès présent. Une grande marge rassure les joueurs et permet de travailler dans la tranquillité. En ce sens, cette victoire du XV de France est la bienvenue, mais les vrais problèmes ne sont pas pour autant résolus. Le jeu souhaité se met en place par bribes. Les intentions de jeu sont présentes et c'est déjà beaucoup. Mais il reste encore bien des imprécisions, à la fois individuelles et collectives, qui bloquent la dynamique du mouvement impulsé. Ceci oblige quelquefois à faire «long» quand on pourrait faire «court». Les innombrables situations créées devraient placer le collectif sur des bases cohérentes d'actions. Ce ne fut pas toujours le cas et Jean-Claude Skrela devra résoudre ce problème qui n'est pas si simple. Plus il y a de «jeu», plus il faut que les joueurs aient dans leurs bagages des ressources tactiques capables de répondre aux différents contextes et à la variabilité des situations. Si ces problèmes étaient résolus, l'Irlande aurait certainement subi un impressionnant affront. Les Verts, on ne peut le cacher, ont bien servi les intérêts des Bleus. Leur défense