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Interview

Le Graët: «En France, nous n'aurons aucun problème».

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Le président de la Ligue nationale estime pourtant que le foot devrait pouvoir conserver des règles spécifiques.
publié le 21 février 1996 à 0h57

Président de la Ligue nationale, Noël Le Graët est «le patron» du foot professionnel français. L'homme qui a fait de l'assainissement des finances des clubs son cheval de bataille réagit à la décision de l'Uefa, dont la conséquence la plus immédiate pourrait être une flambée sur le marché des transferts.

Que vous inspire la décision de l'Uefa de se plier aux règles européennes?

Je n'ai jamais pensé que la décision de Bruxelles était contestable. La libre circulation existe dans tous les métiers et il est normal que les footballeurs soient eux aussi concernés. Je pense cependant qu'on aurait pu être plus proche de la table de négociations et que c'est une erreur de ne pas avoir envisagé ces évolutions plus tôt.

L'Uefa ne s'est-elle pas crue intouchable?

C'est vrai qu'elle a parfois eu tendance à se considérer au-dessus des lois. Mais elle doit aussi faire attention à ne pas se laisser embarquer par la volonté d'une dizaine de pays. L'Europe, ce n'est pas seulement les quelques pays riche du football, l'Uefa ce sont cinquante pays et je regrette qu'elle ne puisse pas appliquer des règles qui conviennent à l'ensemble de ces nations. Je pensais que pour les Coupes d'Europe, l'Uefa pourrait garder ses propres règles. Le foot a besoin d'avoir ses propres règles.

L'effet immédiat de l'abolition de la règle dite des «3+2» vous a-t-il surpris?

Plutôt que de se heurter de front à la Commission européenne, l'Uefa aurait dû négocier pour arriver, par exemple, à un étalement sur deux ans de l'application de ces mesures. Nous avons déjà eu plusieurs réunions sur le sujet et dans la dernière semaine de mars, quand l'Uefa aura rendu l'ensemble de ses décisions, nous aurons un séminaire r